Agroalimentaire en Roumanie : un marché sous tension mais riche en opportunités

La Roumanie dispose de l’un des potentiels agricoles les plus élevés de l’Union européenne, mais reste paradoxalement fortement dépendante des importations agroalimentaires. Cette situation crée un déficit commercial structurel et ouvre d’importantes opportunités pour les entreprises françaises : exportateurs, producteurs, industriels de transformation, distributeurs ou investisseurs.
Un déficit agroalimentaire majeur qui pèse sur l’économie roumaine
Les données statistiques récentes confirment une tendance lourde : la Roumanie importe beaucoup plus de produits agroalimentaires qu’elle n’en exporte.
Sur les huit premiers mois de l’année :
- importations : 85,3 milliards euros,
- exportations : 63,3 milliards euros,
- déficit commercial total : près de 22 milliards euros, en hausse de 4,9 % par rapport à l’an dernier.
Le segment Aliments et animaux vivants contribue à lui seul à 15 % du déficit total des marchandises, avec :
- 7,5 milliards euros d’importations,
- 4,1 milliards euros d’exportations,
- soit un déficit de 3,4 milliards euros.
Malgré une hausse des exportations (+8,3 %), la demande intérieure excède largement les capacités de production nationales.
Une forte dépendance aux importations sur les produits essentiels
Plusieurs catégories de produits de consommation courante restent massivement importées :
- porc : déficit supérieur à 1 milliard euros,
- fromage frais : plus de 400 millions euros,
- bulion : plus de 90 % du marché dépend des importations,
- sucre, pommes, lait, smântână,
- douceurs et produits transformés.
En 2024, 31 produits agroalimentaires clés ont généré un déficit de plus de 4 milliards euros.
Cette dépendance chronique révèle un besoin urgent de modernisation de l’industrie agroalimentaire roumaine et ouvre la voie à des partenariats étrangers.
Un potentiel agricole exceptionnel mais sous-exploité
Selon l’institut statistique, la Roumanie dispose d’atouts majeurs au sein de l’UE :
- 7,2 % de la surface agricole utile de l’Union,
- 32,7 % des exploitations agricoles européennes,
- plus de 10,7 % de la production de céréales de l’UE,
- leadership régional sur le maïs, le blé et le tournesol.
Pourtant, les excédents commerciaux roumains ne concernent que trois catégories :
- céréales,
- graines,
- animaux vivants.
Ces produits sont faiblement transformés et fortement dépendants des aléas climatiques et des marchés internationaux.
L’absence de filières de transformation robustes limite la valeur ajoutée locale et accentue la dépendance aux importations.
Une population rurale nombreuse, vieillissante et de moins en moins autosuffisante
Avec 46 % de la population vivant en zone rurale, la Roumanie est une exception en Europe.
Mais plusieurs tendances fragilisent la capacité d’autoproduction alimentaire :
- vieillissement accéléré en milieu rural,
- baisse de la production agricole familiale,
- expansion rapide des réseaux commerciaux même dans les villages,
- dépendance croissante des ménages envers l’achat en magasin.
Autrefois autosuffisantes, de nombreuses familles rurales doivent désormais acheter la majorité de leurs produits alimentaires.
Quelles opportunités pour les entreprises françaises du secteur agroalimentaire ?
1. Exporter vers un marché en déficit structurel
Les besoins roumains concernent des catégories où la France excelle :
- viande de porc, produits laitiers, fruits, sucre, conserves, produits transformés, plats préparés.
La dépendance roumaine fait de ce marché un débouché stable pour les exportateurs français.
2. Investir dans la transformation agroalimentaire
Le manque d’usines locales crée un vide dans :
- le lait et les produits frais,
- la viande et la charcuterie,
- les confiseries et desserts,
- les conserves et sauces.
La Roumanie offre :
- coûts compétitifs,
- subventions agricoles européennes,
- besoin urgent de modernisation industrielle.
3. Développer des partenariats agricoles ou logistiques
Les entreprises françaises peuvent accompagner la modernisation du secteur :
- technologies agricoles,
- irrigation,
- stockage et silos,
- logistique agroalimentaire,
- solutions d’efficacité énergétique pour les exploitations.
4. Valoriser la transformation locale
Plutôt que d’exporter seulement des matières premières (maïs, blé, graines), la Roumanie cherche à développer des chaînes de valeur.
Les groupes français peuvent y jouer un rôle stratégique.
Avec un déficit agroalimentaire massif, un potentiel agricole unique en Europe et une demande intérieure en forte croissance, la Roumanie constitue un marché prioritaire pour les entreprises françaises du secteur agroalimentaire, de la production agricole, de la transformation et de la distribution.
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