IMCA : la taxe qui met en péril la compétitivité de la Roumanie

L’imposition minimale sur le chiffre d’affaires (IMCA) en Roumanie alarme les investisseurs et freine l’attractivité. Décryptage et conseils pour les entreprises françaises.
Une taxe qui décourage les investisseurs
En Roumanie, le maintien de l’imposition minimale sur le chiffre d’affaires (IMCA) suscite une vive inquiétude du milieu des affaires. Douze organisations patronales – parmi lesquelles la CCIFER (Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Roumanie) – dénoncent une mesure qui décourage les investissements, érode la compétitivité et alourdit la fiscalité des entreprises, qu’elles soient locales ou étrangères.
Pour les entreprises françaises envisageant une implantation en Roumanie, ce contexte fiscal crée une incertitude forte, notamment dans un environnement économique européen marqué par le ralentissement et la hausse des coûts de financement.
Des résultats en décalage avec les attentes
Initialement pensée comme une mesure temporaire, l’IMCA s’avère peu efficace :
- Seuls 1,2 milliard de lei ont été collectés, contre une estimation de 6 milliards.
- L’imposition basée sur le chiffre d’affaires, et non sur le profit, contrevient aux bonnes pratiques fiscales internationales.
- Les distorsions créées fragilisent certains secteurs clés et limitent la capacité de la Roumanie à attirer de nouveaux investisseurs, contrairement à d’autres marchés d’Europe de l’Est.
Quelles implications pour les entreprises françaises ?
Pour les investisseurs français, la Roumanie reste un marché attractif grâce à ses coûts compétitifs, son accès à l’UE et son tissu industriel dynamique. Toutefois, l’IMCA introduit :
- Une charge fiscale supplémentaire qui réduit la rentabilité des projets.
- Une imprévisibilité réglementaire qui accroît le risque pays.
- Une concurrence régionale renforcée : la Pologne, la Hongrie ou la Slovaquie offrent aujourd’hui un cadre fiscal perçu comme plus stable.
Conseils stratégiques pour limiter les risques
- Évaluer finement les scénarios fiscaux avant toute implantation (simulation d’impact de l’IMCA sur les marges).
- Diversifier les structures d’investissement (joint-ventures locales, filiales commerciales vs industrielles).
- S’appuyer sur un partenaire de conseil local pour anticiper les réformes fiscales en cours (digitalisation de l’administration, lutte contre l’évasion, réformes budgétaires).
- Privilégier les secteurs porteurs (industrie, services numériques, logistique), qui bénéficient d’une forte demande locale et régionale, afin d’amortir l’impact fiscal.
L’IMCA illustre les contradictions actuelles de la fiscalité roumaine : volonté de consolider les finances publiques, mais au détriment de l’attractivité et de la compétitivité. Pour les entreprises françaises, l’opportunité reste réelle, mais elle nécessite une préparation stratégique solide et un accompagnement spécialisé afin de sécuriser les investissements et de transformer les contraintes fiscales en leviers de croissance.
Contactez notre cabinet de conseil France–Roumanie pour évaluer vos projets et naviguer dans ce contexte fiscal en évolution.