Indice de perception de la corruption : la Roumanie stagne en 2024

L’Indice de Perception de la Corruption (CPI) publié par Transparency International en 2024 confirme la stagnation de la Roumanie en matière de lutte contre la corruption. Avec un score de 46/100, le pays se classe à la 65e place sur 180, au même niveau que le Monténégro, le Koweït et Malte. Ce résultat place la Roumanie en dessous de la moyenne de l’Union européenne (62/100), soulignant les défis persistants en termes de transparence et de bonne gouvernance.

Un contexte mondial marqué par une dégradation générale

Selon le rapport de Transparency International, la lutte contre la corruption peine à progresser à l’échelle mondiale. En effet, au cours des 12 dernières années, plus de pays ont vu leur situation se détériorer que s’améliorer. Même au sein de l’UE, plusieurs économies majeures, comme l’Allemagne (75/100), la France (67/100), l’Italie (54/100) ou encore l’Espagne (56/100), enregistrent une baisse de leur score. La Roumanie, quant à elle, reste stable mais peine à rattraper le retard par rapport à ses voisins européens.

Les implications de l’affaiblissement de la régulation américaine

Un événement majeur en 2025 pourrait influencer la dynamique de la lutte contre la corruption à l’échelle internationale : la suspension de l’application du Foreign Corrupt Practices Act (FCPA) par le président des États-Unis. Cette législation, qui visait à sanctionner les entreprises américaines et étrangères impliquées dans des pratiques de corruption à l’international, avait un impact régulateur mondial. Sa remise en cause pourrait affaiblir les efforts globaux en matière de lutte contre la corruption.

Malgré cette décision, d’autres cadres réglementaires, comme le UK Bribery Act et la loi française Sapin II, continuent d’exercer une pression sur les entreprises pour renforcer leurs dispositifs de conformité. Par ailleurs, des instruments internationaux tels que la Convention des Nations Unies contre la corruption restent des références essentielles pour garantir des pratiques commerciales éthiques.

Quelles mesures pour améliorer la transparence en Roumanie ?

Face à cette stagnation, Transparency International Romania préconise plusieurs actions pour améliorer l’intégrité et la transparence dans le pays. Parmi les recommandations principales figurent :

  • L’amélioration de la protection des lanceurs d’alerte : une meilleure application de la loi sur la protection des signalements d’intérêt public est essentielle, notamment dans les secteurs sensibles comme les marchés publics, la lutte contre le blanchiment d’argent et la protection de l’environnement.
  • La révision des lois sur l’intégrité publique : en éliminant les incohérences législatives, le gouvernement pourrait renforcer la lutte contre la corruption systémique.
  • Un engagement étatique plus ambitieux : fixer un objectif d’amélioration du CPI à 50/100 d’ici 2027 permettrait d’inscrire la Roumanie dans une dynamique positive.

Le rôle crucial des entreprises dans la lutte anticorruption

Si le secteur public doit faire preuve d’exemplarité, le secteur privé joue également un rôle déterminant. Les entreprises doivent intégrer la conformité et l’éthique au cœur de leur stratégie, car la corruption entraîne des risques financiers et réputationnels considérables. Pour limiter ces risques, il est recommandé de :

  • Identifier les zones de vulnérabilité : une analyse précise des risques propres à chaque entreprise permet de mettre en place des mesures préventives efficaces.
  • Mettre en place une gouvernance éthique : la direction doit adopter une politique de tolérance zéro face à la corruption et garantir des mécanismes de contrôle rigoureux.
  • Former et sensibiliser les employés : une culture d’entreprise intègre et responsable repose sur la formation continue et l’engagement de l’ensemble des collaborateurs.

Anticiper et se préparer aux exigences réglementaires

Pour les entreprises françaises présentes en Roumanie, la compréhension du cadre réglementaire local et international est un enjeu stratégique. Se conformer aux obligations anticorruption n’est pas seulement une contrainte, mais une opportunité de renforcer leur réputation et leur compétitivité.

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La BERD révise à la baisse ses prévisions pour l’économie roumaine

La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie roumaine en 2024 et 2025. Dans son dernier rapport, publié en mars, l’institution financière estime que la croissance du PIB ne retrouvera son potentiel qu’à partir de 2026, sous réserve de la mise en place de réformes structurelles et d’une amélioration de la conjoncture internationale.

Un ralentissement plus prononcé que prévu

L’économie roumaine a connu un net ralentissement en 2023, avec une croissance réelle du PIB de seulement 0,7 %, bien en deçà des 1,4 % initialement anticipés. Pour 2024, la BERD abaisse ses prévisions à 1,8 %, contre 2,6 % estimés en septembre dernier. Ce ralentissement s’explique par une conjoncture difficile, marquée par un déficit budgétaire élevé et une demande externe en berne.

Toutefois, la consommation privée reste dynamique, soutenue par une augmentation des salaires réels. Cette hausse du pouvoir d’achat contribue cependant à aggraver le déficit commercial, fragilisant ainsi l’équilibre économique du pays.

Un rebond attendu en 2026 sous conditions

Selon la BERD, la croissance économique de la Roumanie pourrait atteindre 2,4 % en 2026, soit son niveau potentiel. Cependant, cette reprise dépendra fortement de la capacité du pays à réaliser des réformes structurelles pour débloquer les financements européens et stimuler les investissements. L’environnement international jouera également un rôle clé, notamment en ce qui concerne la demande des principaux partenaires commerciaux de la Roumanie.

Des risques externes pesant sur l’économie

Le rapport met en garde contre les incertitudes liées aux tensions commerciales mondiales. Une éventuelle augmentation des tarifs douaniers américains, notamment sur l’acier et l’aluminium, pourrait affecter plusieurs économies européennes, dont la Roumanie. En cas d’une hausse des droits de douane à 25 %, le PIB roumain pourrait subir une contraction de 0,03 %.

Par ailleurs, si l’inflation a reculé dans la région, elle demeure supérieure aux niveaux d’avant la pandémie. La politique fiscale expansionniste et la forte progression des salaires sont aujourd’hui les principaux moteurs des tensions inflationnistes, ce qui nécessite une régulation prudente de la part des autorités.

La BERD, un acteur clé du développement en Roumanie

Investisseur institutionnel majeur, la BERD a déjà injecté près de 11,5 milliards d’euros dans plus de 550 projets en Roumanie, principalement dans le secteur privé. Son engagement vise à soutenir la transformation économique du pays à travers des initiatives favorisant l’innovation et la durabilité.

Quelles opportunités pour les entreprises françaises en Roumanie ?

Malgré ce ralentissement, la Roumanie demeure un marché stratégique offrant des perspectives intéressantes pour les entreprises françaises. L’accès aux fonds européens et la mise en place de réformes structurelles pourraient stimuler des secteurs clés tels que l’industrie, les infrastructures et les énergies renouvelables.

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Fusions et acquisitions en Roumanie : un marché en forte progression

Le marché des fusions et acquisitions (M&A) en Roumanie a enregistré 239 transactions en 2024, atteignant une valeur totale estimée à 5,9 milliards d’euros, soit une croissance de 12 % par rapport à l’année précédente. Bien que le marché n’ait pas connu de megadeal (transaction de plus d’un milliard d’euros), la dynamique reste forte, en particulier dans les secteurs de l’immobilier, des services financiers et de l’énergie.

Une activité en hausse malgré un contexte incertain

Les investisseurs restent actifs en Roumanie, malgré un environnement macroéconomique et géopolitique marqué par des incertitudes. En 2025, la valeur totale du marché M&A pourrait atteindre 7 milliards d’euros, selon les prévisions de PwC. Cette progression repose sur plusieurs facteurs :

  • La possible signature d’une méga transaction cette année.
  • L’accélération des acquisitions dans l’industrie, la logistique et le commerce de détail.
  • Une croissance du PIB estimée à 2,5 % en 2025, qui soutient la confiance des investisseurs.

Des transactions de plus en plus longues à finaliser

Parmi les 239 transactions annoncées en 2024, 175 ont été finalisées, représentant 3,7 milliards d’euros, soit une hausse de 3 % par rapport à 2023. La durée moyenne pour clôturer une transaction est désormais de 125 jours, avec des délais encore plus longs dans certains secteurs réglementés :

  • Services financiers : 283 jours
  • Biens de consommation : 191 jours
  • IT & télécommunications : 197 jours

Ces délais sont principalement dus aux procédures d’approbation des régulateurs et aux conditions suspensives imposées dans les contrats de vente.

Un marché dominé par les investisseurs stratégiques

Les investisseurs stratégiques dominent toujours le marché roumain des fusions-acquisitions :

  • 77 % des transactions ont été réalisées par des acteurs industriels ou commerciaux.
  • Ces transactions représentent 84 % de la valeur totale du marché M&A en Roumanie.
  • Les fonds d’investissement gagnent en influence, avec des levées de fonds importantes qui pourraient dynamiser le marché dans les prochaines années.

Transactions de petite et moyenne taille en majorité

Le marché roumain des fusions et acquisitions se distingue par une forte proportion de transactions de petite et moyenne taille :

  • 85 % des transactions sont inférieures à 40 millions d’euros.
  • 10 % ont une valeur comprise entre 40 et 100 millions d’euros.
  • 5 % dépassent 100 millions d’euros.

À la différence des marchés occidentaux, les méga transactions restent rares en Roumanie, représentant seulement 20 % du marché M&A entre 2020 et 2023, contre 60 % au niveau mondial.

Un marché en expansion pour les entreprises françaises

Avec une prévision de croissance et un fort dynamisme sectoriel, le marché roumain des fusions et acquisitions offre de nombreuses opportunités pour les entreprises françaises, notamment dans :

  • L’investissement dans l’immobilier commercial et industriel.
  • Les services financiers et l’assurance.
  • L’énergie et les infrastructures durables.
  • Les nouvelles technologies et la transformation numérique.

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Recyclage en Roumanie : un retard coûteux qui peut bénéficier aux acteurs du secteur

La gestion des déchets en Roumanie reste un défi majeur en 2025. Avec un taux de recyclage des déchets municipaux d’environ 12 %, le pays est encore loin des objectifs européens en matière d’économie circulaire. Malgré des initiatives comme le Système de Garantie-Retour (SGR) et un nombre croissant de contrôles environnementaux, les problèmes de collecte, de traitement et de recyclage des déchets persistent, entraînant des pénalités financières importantes pour l’État roumain.

Un système de gestion des déchets en difficulté

Selon la Garde Nationale de l’Environnement (GNM), la gestion des déchets en Roumanie se heurte à plusieurs obstacles :

  • Un taux de recyclage municipal très bas, loin des standards européens.
  • Des fraudes et des recyclages fictifs, qui faussent les chiffres officiels.
  • Une législation dépassée, nécessitant des mises à jour pour s’adapter aux défis environnementaux actuels.
  • Des infrastructures insuffisantes pour le traitement des déchets, obligeant une grande partie des déchets à être stockée sans traitement préalable.

En 2024, la GNM a mené 48 000 inspections et imposé des sanctions totalisant 26 millions d’euros, tout en identifiant de nombreuses vulnérabilités législatives.

Un coût financier élevé pour le non-respect des normes

Le manque d’actions concrètes pour améliorer la gestion des déchets a déjà coûté un milliard d’euros à la Roumanie sous forme de taxe sur le plastique non recyclé imposée par l’Union européenne. De plus, le pays a récemment payé trois millions d’euros supplémentaires pour non-conformité aux règles européennes concernant le traitement des déchets industriels dangereux et non dangereux.

La Commission européenne et la Cour de justice de l’UE s’interrogent désormais sur l’absence de traitement des déchets avant leur mise en décharge dans certaines zones du pays. Cette situation pourrait entraîner de nouvelles procédures d’infraction et des amendes supplémentaires pour la Roumanie.

Qui doit assumer le coût des pénalités ?

Face à ces sanctions financières, une réflexion s’impose sur qui doit supporter ces coûts :

  • Les producteurs, via la Responsabilité Élargie du Producteur (REP).
  • Les municipalités, responsables de la gestion des déchets locaux.
  • L’État roumain, qui doit répondre aux obligations européennes.

Cette question devient d’autant plus pressante que la Roumanie fait face à une nouvelle procédure d’infraction liée à la directive sur les plastiques à usage unique (Single-Use Plastic).

Une modernisation nécessaire pour éviter de nouvelles sanctions

Si le pays veut éviter de futures amendes, il doit accélérer la modernisation de son système de gestion des déchets. Cela implique :

  • L’amélioration des infrastructures de tri et de recyclage, avec des investissements ciblés.
  • Le renforcement des contrôles et des sanctions contre les infractions environnementales.
  • La sensibilisation et l’éducation du public pour encourager la collecte sélective.
  • Une meilleure collaboration entre les entreprises, les collectivités locales et les autorités centrales pour mettre en place des solutions durables.

Un enjeu stratégique pour les entreprises du secteur environnemental

Avec les défis actuels et les exigences de l’UE, le marché roumain offre des perspectives aux entreprises spécialisées dans :

  • Le recyclage et la gestion des déchets industriels et municipaux.
  • Les technologies de traitement et valorisation des déchets.
  • Le conseil en conformité environnementale et économie circulaire.

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