Roumanie : L’inflation, bien que descendante, tire la croissance vers le bas

La croissance économique en Roumanie devrait connaître un ralentissement au premier semestre de l’année, principalement en raison de la baisse des dépenses des ménages, d’une diminution estimée des investissements et d’une contraction du taux de croissance des exportations, selon les analystes de la banque OTP. Cette tendance s’aligne sur les problèmes récents rencontrés dans le secteur bancaire mondial, qui signalent des risques de réduction de l’activité économique.
Cependant, les perspectives restent optimistes pour la deuxième moitié de l’année. La croissance du PIB devrait se redresser pour atteindre 2,8% d’ici la fin de l’année, principalement en raison de la baisse de l’inflation (à 6,5% d’ici la fin de l’année), résultant de l’effet de base et de l’affaiblissement des pressions sur les prix. De plus, les taux d’intérêt devraient rester stables après que la Banque nationale de Roumanie (BNR) ait mis fin au cycle de hausse du taux de référence, qui pourrait rester au niveau actuel jusqu’à la mi-année.
L’année dernière, la Roumanie a enregistré une croissance économique de 4,9%, marquée par des changements structurels dans les contributions sectorielles à la formation du PIB. Alors que la croissance de 2022 a été principalement stimulée par le secteur de la construction et une baisse moins importante que prévu de l’agriculture, en 2023, la contribution de la construction devrait se contracter, tandis que le commerce de détail restera stable et les services et l’industrie connaîtront des croissances légères.
Baisse de la consommation privée des ménages
Les analystes expliquent que le ralentissement de la croissance économique provient de la réduction de la consommation privée des ménages, en relation directe avec le pouvoir d’achat et le niveau des salaires réels. Par ailleurs, le niveau des tarifs d’énergie s’est stabilisé après l’ajustement de la demande et de la consommation au niveau européen, combiné aux effets d’un hiver plus doux. Une nouvelle appréciation des prix de l’énergie pourrait avoir lieu à la fin de l’année, lorsque la plupart des réserves de gaz seront constituées avant le début de l’hiver.
L’inflation, encore sous l’effet du quatrième trimestre de 2022, devrait baisser rapidement à partir d’avril, car l’impact des prix des combustibles s’estompera dès le premier trimestre de l’année et la part des prix de l’énergie dans l’inflation mensuelle au T2 diminuera. Les prévisions indiquent que la proportion des prix des services restera relativement constante tout au long de l’année, mais l’impact des prix des aliments diminuera progressivement, surtout à partir du deuxième semestre.
Dans ce contexte, la Banque centrale a opéré au début de l’année la dernière hausse de 0,25% du taux de référence, mettant fin au cycle de hausse de l’année dernière visant à maîtriser l’inflation. Le niveau actuel de politique monétaire ne devrait pas être dépassé, voire réduit, étant donné que le cycle d’arrêt des hausses de taux est suggéré par la courbe générale des rendements.
Dans le panorama macroéconomique élargi, l’emploi en Roumanie est resté stable, avec un taux d’emploi supérieur à celui de nombreuses autres économies européennes et un taux de chômage de 5,6%, inférieur à la moyenne européenne. Bien que les salaires augmentent, le marché du travail devient vulnérable en raison de l’arrêt de la baisse des salaires réels et d’un déficit significatif de main-d’œuvre.
Ce contexte impacte également le marché du crédit. Tant que l’équilibre entre les salaires réels et le pouvoir d’achat ne sera pas rétabli, la demande sur le segment de la vente au détail restera faible, en particulier en ce qui concerne les prêts hypothécaires. Cependant, la situation est différente dans le secteur des entreprises, où la confiance des milieux d’affaires génère un volume plus important de crédit et d’investissements étrangers, compensant ainsi marginalement le déficit de la balance commerciale.
Bien que la croissance économique roumaine ralentisse au premier semestre de l’année, les perspectives de reprise ultérieure demeurent solides. Les entreprises françaises souhaitant faire affaire avec la Roumanie et plus largement avec l’Europe de l’Est devraient prendre en compte ces tendances macroéconomiques pour élaborer des stratégies d’investissement et de partenariat efficaces et adaptées au contexte économique. Eastrategies peut ainsi aider vous aider à naviguer dans cet environnement en évolution, en fournissant des analyses approfondies et des conseils stratégiques sur les opportunités et les défis du marché roumain et de la région en général.